Une traversée d’expériences

Je souhaite au travers ces quelques lignes partagées ma réflexion sur la « notion » de vivre. En effet, j’ai toujours (d’aussi loin que je me souvienne) considérer ma vie comme une somme d’expériences où la citation de René Char1 prend toute son importance : « Impose ta chance, va vers ton risque et serre ton bonheur – A force de te regarder, ils s’habitueront »2

J’ai été amené à étudier différents courants de pensées, différents modèles dont celui de Kubler-Ross3 et le schème de Jean Piaget4. Tous deux ont trouver une résonance particulière à mes différentes expériences. En effet, il me semblait vivre « comme  dans un manège à sensation » – type montagne russe – je pouvais traverser des creux, des montagnes, des déserts et même des tempêtes où à tout moment je pouvais me noyer pour jaillir un peu plus loin ou m’échouer sur une plage déserte au gré du temps et de la saison du moment.

Alors quoi ? Des expériences positives vont nous faire rire, nous rendre joyeux et on va simplement les traverser de façon si naturelle qu’on en oubli presque qu’elles ont été présentent dans notre vie. Et puis, il y a les autres, les expériences négatives (par opposition à positives) mais est-ce bien le bon terme ? Est-ce pertinent de les catégoriser ? J’ai lu quelque part (je ne sais plus où) qu’un échec n’en ai pas un si on en tire une leçon (à vivre bien sûr !). Ainsi, j’ai commencé – tout doucement – telle la tortue de La Fontaine – à vivre mes expériences différemment.

Concernant les situations agréables, ou plus simplement joyeuse, douce, attendrissante, c’est-à-dire satisfaisantes au regard de mes besoins5. En fait tout ces moments, ces petits bonheurs (par exemple : la lecture d’un bon bouquin, le partage d’un repas, l’échange d’idées entre amis, en famille ou avec ses enfants et/ou son mari, la vue d’un paysage, d’un feu d’artifice,…). Et bien, j’ai commencé par être plus attentive à eux, à mieux les apprécier et à les « stocker » précieusement pour me les remémorer le moment venu.

Concernant les situations désagréables, ou plus difficilement douloureuse, tragique, révoltante, c’est-à-dire insatisfaisantes au regard de mes besoins6. En fait tous ces moments, petits ou grands malheurs (par exemple : la mort d’un être cher, le suicide, la maladie, la souffrance d’un de ses enfants, la charge familiale, la pression professionnelle,…). Et bien, j’ai commencé par être plus attentive à eux, et à tenter (seule ou avec l’aide d’une tierce personne – cela facilite la distanciation) de les comprendre et c’est ainsi que je me suis autorisée à ressentir mes émotions. Cela m’a permis de les accueillir et de les traverser (au lieu de les retenir en moi). De plus, j’ai appris à les relier à ce qui était important pour moi (on appelle cela nos valeurs intrinsèques, nos croyances).

Et maintenant, une force tranquille m’habite et même si j’ignore où je vais, je suis en mesure aujourd’hui d’accueillir les événements plus sereinement car j’accepte les émotions vécues. Il me semble que j’arrive à m’adapter – en heure et en temps – pour avancer. Je ne suis plus dans ce manège à sensations – type montagne russe – mais plutôt sur un fleuve avec des passages tumultueux par endroit et plus calme à d’autres endroits et ainsi vivre pour exister pleinement.

« Les deux guerriers les plus puissants sont la patience et le temps. N’oublie pas que les grandes réalisations prennent du temps et qu’il n’y a pas de sucés du jour au lendemain » Léon Tolstoï

Caroline Foucher

Apprenti Sage et heureuse de l’être !

1René Char : poéte et résistant français (1907-1988)

2Je remercie Christiane (psychologue) qui m’a fait re-découvrir ce poète pendant notre formation à l’IFHE prolongeant ainsi nos échanges constructifs

3Kubler Ross : psychiatre hélvético-américaine (1926 – 2004) dont le modèle s’adapte à bon nombre de situations du quotidien. Ce modèle a été conçu à l’origine pour établir les étapes du deuil.

4Jean Piaget : psychologue suisse (1896-1980) dont le schème du constructivisme et de la perception de l’apprentissage nous amène à penser que l’accommodation et l’assimilation sont des étapes entre des situations ou déséquilibre rime avec inconfort.

5La théorie des besoins humains de Abraham Maslow (cf. livret pédagogique « écoute tes émotions)

6La théorie des besoins humains de Abraham Maslow (cf. livret pédagogique « écoute tes émotions)

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