Effort, pour quoi le faire !

Le passage d’une rive à l’autre nécessite de traverser soit un pont ou directement la rivière (qui se situe au milieu de ces deux rives) ou d’une tout autre façon au gré de votre fantaisie, de vos moyens du moment et de la situation même des deux rives.

Pour quelle raison ai-je envie d’aller de l’autre côté ? Peut être de la curiosité ? Ou la sensation – moins palpable – que l’herbe y sera plus verte ! Ou une envie de changement, de sortir de ma zone de confort et relever un défi… pour moi ! Ou par obligation, peut être.

Je me prépare à vivre cette aventure. Je m’entoure de conseils d’aventuriers aguerris, des experts me propose des moyens, du matériel pour traverser. Puis je planifie les étapes de cette aventure, j’écoute (ou pas) l’enthousiasme des uns, les inquiétudes des autres. Je « mesure » les risques, les contraintes, les bénéfices et les avantages de ladite traversée ! Je calcule le temps prévisible pour une telle traversée. Bien, tout est organisé. Allez, cela y est, je me lance dans une aventure où je vais quitter une rive pour en rejoindre une autre.

Cette rive que je quitte, j’en connais tous les recoins, je sais qu’à certains endroits il y a un éboulement, à un autre c’est un peu marécageux tandis que plus loin c’est plutôt sec. Et puis, il y a ces endroits que j’affectionne plus particulièrement où l’herbe forme comme un tapis de mousse, aussi douillet que confortable.Je me suis habituée à cet espace, j’y ai vécu des expériences. J’ai de l’appréhension à quitter cet endroit, des doutes et des craintes. Et si j’échouai ? Et si je réussissais ?

Me voici prête à franchir la rivière. Sur la rive, derrière moi, il y a des regards d’encouragement et je perçois également certaines mines où il me semble lire de la désapprobation et de la crainte. Je prends une profonde inspiration et je me lance. Je suis à la fois fébrile et exaltée. Tel un ballon gonflé à l’hélium, je me sens poussée des ailes. J’ai revêtu mes habits d’aventurière, j’ai en bandoulière tout le matériel et les moyens disponibles pour traverser. J’ai également le soutien de mes proches mais cette traversée je dois la faire seule, c’est mon choix, ma décision. Je suis confiante et anxieuse à la fois. La traversée commence bien, le lit de la rivière est plus instable que prévu mais après quelques pas hésitants, je sens que je me positionne plus aisément. Le courant me demande une consommation d’énergie plus grande que celle évaluée pendant la préparation. Je trébuche, boit la tasse, me relève. Soudain, un arbre vient à ma rencontre (c’était pas prévu, ça !). Je l’évite de justesse mais la bandoulière de mon sac s’agrippe à une des branches (ou est-ce une racine?), je n’ai pas le temps de voir que cet arbre m’emporte dans son sillon et hop, je bois la tasse, et hop, ma tête heurte un rocher et hop, je sens une douleur quelque part. J’arrive enfin à m’agripper à cet arbre, je cherche à libérer mon sac. Nous voici, maintenant dans un endroit où le courant est plus rapide et les secousses m’empêchent de libérer la bandoulière de mon sac. Je tire, je rage, je cri et une secousse plus violente me projette sous l’eau ce qui dégage la bandoulière de mon sac et d’une poussée sur mes pieds (ah ! Tiens, c’est une cheville qui me fait mal!), j’arrive à sortir de l’eau mais pas du lit de la rivière. Je ne sais plus trop où je suis mais je veux à tout prix regagner l’autre rive. Alors je continue, il me semble que je nage, puis le niveau de l’eau baisse et devient à nouveau plus calme et je me redresse. Je reprends mon souffle. Je traverse les derniers mètres et me voici enfin sur l’autre rive (la nouvelle). J’ai atteint mon but ? Non, je ne suis pas à l’endroit voulu, ceci est juste une étape où j’ai pris bien plus d’énergie que prévue, bien plus de temps aussi… Alors, je fais le point, je rage un bon coup, je pleure aussi (cela libère…) et j’entreprends cette itinérance pour rejoindre mon objectif final… J’ignore si je réussirai mais je suis heureuse d’être sur ce chemin où j’ai côtoyé l’adversité et la persévérance, j’ai goûté à l’effort (pas toujours agréable), et à la frustration. J’ignore ce que me réserve demain et mes doutes sont présents mais je m’appuie sur ces expériences d’hier (de mon passé) pour nourrir mon « moi », ma satisfaction et mon rêve.

Alors, je vous le dis… oui, la vie nécessite des efforts et ça vaut le coup… car après l’effort le réconfort !

Caroline Foucher

Apprenti Sage et heureuse de l’être !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Découvrez mon livre "Murmure des émotions"